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La route des grandes Alpes en vélo en 7 jours

Chapitre I - Thonon - Notre Dame de Bellecombe

Chapitre I : Thonon - Notre Dame de Bellecombe : 121 km 2 800 m D+

  • Col des Gets 
  • Col de Chatillon
  • Col de la Colombière
  • Col des Aravis
  • Montée à Notre Dame de Bellecombe

Départ

 Dimanche matin, nous avons un premier rendez-vous à la stèle du kilomètre 0 devant l'office du tourisme. Coup de chance, Lucie qui parle Allemand réussit à négocier la prise de photo auprès d’une motarde venue d’outre-Rhin. Le premier selfie dans l’appareil, nous quittons Thonon et son beau lac pour débuter notre périple tout au Nord de la Haute-Savoie. Et c'est la Dranse qui commence à mener la danse. Nous remontons ses gorges au fond d'une vallée au vert sombre. Son débit intense et abondant nous accompagne jusqu'aux portes du soleil, nous traversons le village typique de Morzine et ses traditionnels chalets de bois. Alors le paysage s'éclaircit laissant apparaitre les premiers alpages du pays de l'abondance.

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Nous continuons en direction des Gets et passons notre premier col à 1163 m.  Ces 276 m de D+ sur moins de 8 km avec une pente moyenne de 3,5%, forment une mise en jambes idéale. Le col est marqué sur un beau rocher au centre d'un rond-point, peu pratique pour notre selfie. Thierry commence mal, il file tout droit manquant déjà déroger à la règle numéro 1. Le temps de se positionner, j’appuie sur le bouton. Le résultat n’est pas totalement satisfaisant : le second plan est flou et, à part moi, tout le monde est au second plan. Mais il reste encore quelques cols pour régler cela.

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S'en suit la descente en direction de Taninges qui est agréable bien qu'un peu fréquentée par les voitures. De quoi reprendre de l’élan pour grimper les 120 m de D+  de la petite bosse de Chatillon sur Cluses sur 3,7 km avec un pourcentage moyen de 4,5%. Arrivés au village, conformément à notre première règle, nous cherchons un petit panneau classique indiquant le col. Alors que nous étions prêts à partir, mon regard est accroché par ce que je pensais, de premier abord, être un panneau publicitaire d’abri bus. Et cette affiche était une photo d’un panneau de col, la version citadine de l’indication de haut de col.  C’est donc devant cet improbable placard que je nous photographie. Le second plan est toujours flou, le nom du col illisible car le verre  brille, trop il va falloir améliorer cela.

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Après une courte descente, il faut attaquer la longue ascension du col de la Colombière. Nous avalerons 1100 m D+ sur plus de 17 km soit une moyenne de 6,5 %. Un échauffement de 2 km nous emmène à Blanzy, mais après 60 km et 1000 m de D+, était-il vraiment nécessaire de prévoir encore un échauffement ? Je me le demande… Puis les hostilités commencent sous un couvert forestier, la nature nous conserve à l’abri du soleil. Après 5 km, un généreux replat nous emmène jusqu’au village du Reposoir. Ce lieu porte bien son nom, nous montons chercher la chartreuse pour la pause. Les belles paroles de sainte Marie Thérèse ponctuent la montée jusqu’au monument historique et son  petit lac. Dominé au loin par la pointe percée, l’endroit est particulièrement accueillant pour le pique-nique.

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Nous repartons partiellement rassasiés pour la seconde partie du col. Le programme se corse avec 7,3 km à 8,5% de moyenne. Quelques lacets, dans lesquels nous croisons une procession de motos à trois roues, sur une pente comprise entre 7,5 et 9% nous emmènent rapidement au-dessus du Reposoir. Nous passons un téléski puis nous apercevons le Col de la Colombière et sa cabane. Mais, nous ne sommes pas arrivés, la route s’étire durant plus de 2 km le long des flancs de la chaîne du Bargy. Nous avançons patiemment sous le soleil en pensant aux belles maximes lues un peu plus tôt : "Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie, tout passe. Dieu ne change pas. La patience obtient tout; celui qui possède Dieu ne manque de rien. Dieu seul suffit." Il semblerait que Dieu soit resté à la chartreuse il n'a pas voulu nous accompagner pendant que nous montons péniblement 2 km à 9,5%. Nous avons du mal à profiter pleinement du moment présent et apprécier à sa juste valeur le chant des oiseaux. Le panorama sur la chaine des Aravis ne nous distrait pas de la difficulté à avancer durant le final terrible 800 mètres à 10,5%.

Arrivés épuisés au col à 1613 m nous faisons une bonne pause au bar et mangeons notre première tarte aux myrtilles. Ce sera la tarte étalon, outre le goût du petit fruit acidulé, elle a aussi celui inimitable de la gourmandise qui comble une grosse fringale après presque 80 kilomètres de vélo en montagne. Nous ne sommes pas seuls au sommet, voitures et motos en grand nombre profitent aussi du paysage. Une fois l’estomac plein, nous nous rappelons la règle numéro1 et demandons à des motards de l’aide, ce qui nous vaut une belle photo plutôt réussie.

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Nous redescendons vers le grand Bornant et c'est au tour du col des Aravis de se dresser devant nous. Une nouvelle ascension de 527 m D+ sur 10,3 km avec une moyenne de 5 % commence tranquillement en direction de la Clusaz. En chemin, un peu fatigués, nous faisons un selfie bonus devant le panneau « route des grandes Alpes ». Après quelques essais, nous obtenons une version acceptable.

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Nous commençons l’ascension avec ce qu’il nous reste de force. Alors que nous nous engageons dans les six derniers lacets, nous sommes interrompus par une vache utilisant ses cornes pour se frayer un passage dans la barrière, ainsi qu'à tout son troupeau. Les rôles s’inversent alors et nous voici postés, tels des bovidés, las, au bord de leur chemin. Nous mâchouillons une barre tandis qu’elles paradent sans se presser les unes après les autres sous notre regard, aussi vide que celui des troupeaux qui ruminent habituellement en nous regardant pédaler.

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Après cet intermède, nous continuons l’assaut laborieux de l’énorme talus coincé entre l’Adroit sur la gauche et l’Envers à droite des Aravis. Nous sommes récompensés au sommet (1486 m) par une vue sur le mont blanc encadrée par les crêtes de lapiaz semblables à une fresque de papier. Nous nous faufilons derrière une Porsche pour prendre notre selfie avec le panneau du Col.

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Nous avons traversé un premier département et nous voilà en Savoie. Nous redescendons par le Val d’Arly et le petit village de la Giettaz. Les gorges de l’Arrondine nous mènent ensuite à Flumet. Une dernière montée formée par les premiers virages du col des Saisies nous hissera jusqu'à notre Dame de Bellecombe. De petits points rouges attirent notre attention sur le bas côté. Les fraises des bois mûres à point et sucrées nous aguichent, et ponctueront ces quatre derniers kilomètres de nombreuses haltes. Je suis bien incapable de résister à  leur arôme incomparable.  

Lorsque nous arrivons, nous nous écroulons sur les chaises longues pour fêter cette première étape terminée. Pendant que nous pédalions, nos accompagnateurs ont pu se lever un peu plus tard et visiter les gorges du pont du diable avant de prendre la route, faire une pause au col des Aravis pour manger et arriver avant nous à destination. Nos sacs sont même sortis !

Nous mangerons à l'hôtel le soir, bien contents de ne pas avoir à se déplacer. Les velléités de ballades qu'avait Lucie la veille paraissent bien loin maintenant... Les pâtes aux fruits de mer sont reconstituantes et l'orage qui tonne durant la nuit ne suffit pas à gâcher notre sommeil.

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Bilan de cette première journée 

  • 6 selfies, pour les réseaux sociaux
  • Une pause repas magnifique à la chartreuse du reposoir
  • Une bonne tarte aux myrtilles.
  • Objectif atteint.
  • Les marques de bronzage bien commencées lors des entrainements se marquent un peu plus.

=> Etape Suivante

 

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