Chapitre III - Val d'Isère - Valloire
Troisième étape : Val d'Isère - Valloire 104 km 1 942 m D+
- Col de L’Iseran
- Col du Télégraphe
Ce mardi, grasse matinée, il fait 10 degrés à Val d’Isère, nous ne souhaitons pas arriver trop tôt au sommet du plus haut col des Alpes, où il risque de faire très frais. Cette journée est, en théorie, la moins exigeante de la semaine, c’est donc le meilleur jour pour dormir un peu plus. Nous nous attaquons à la seconde partie de l’Iseran à 8H30. Notre public est au rendez-vous, nous sommes acclamés par un concert de sifflements durant les 17 km d’ascension.
Les marmottes en pleine forme à cette heure matinale sont de ferventes supportrices. Le temps est idéal et la lumière filtrée par quelques nuages magnifie le décor de haute montagne. Passé le Chalet du Mollard, nous avons une belle vue sur la station et sur le rocher de Bellevarde où il est si simple de monter en téléphérique l’hiver !
Peu après, le groupe de Porches et Ferrari qui ont dormi avec notre voiture nous enfument. Bizarrement, la 308 n’est pas dans leurs roues, partager un parking durant une nuit ne suffit pas à gommer les différences de statut. Plus nous grimpons, plus le vent nous rafraîchit. Arrivés au point culminant de notre voyage, à 2 764 m d’altitude, un courant d’air glacial nous accueille dans un décor minéral avec vue sur une dizaine de glaciers. Une petite chapelle, construite quelques années après la route, agrémente le paysage. Nous attendons notre tour pour la photo et demandons de l’aide pour le selfie qui est pas mal. C’est alors que la 308 passe, sans s’arrêter…
La descente du col durera 55 km dans le parc de la Vanoise. Une première partie, raide, dans un décor grandiose et sauvage nous emmène à Bonneval sur Arc,l’un des plus beaux villages de France.
Nous faisons notre pause-café pour se réchauffer dans ce cadre authentique de maisons construites en pierre de taille et coiffées de toits en lauzes au bout du monde. Autour de nous les glaciers Evettes, Grand Méan, Sources de l’Arc nous rappellent que nous sommes vraiment tous petits. Nous retrouvons Annick et André qui vont passer leur journée dans cette belle station et se promener jusqu’au hameau de l’Ecot. Nous reprenons la descente en passant par le Plateau de Bessans entouré de sommets de plus de 3 000 m.
Nous réussissons facilement l’ascension d’un mini-col de la Madeleine (un homonyme du col situé dans la vallée de la Maurienne bien moins exigeant).
Nous cherchons de quoi se restaurer, et passons Lanslevillard, Lanslebours, Termingnon, Bramans, Sollières Sardières bref dans l’ensemble des nombreux lieux dits de la commune de Val Cenis, où nous ne trouvons qu’une boulangerie ouverte dans laquelle il reste deux sandwichs. Oui mais nous sommes trois. Nous décidons de ne pas tirer à la courte paille qui jeunera, et roulons jusqu’à Modane. Nous y trouvons un bar et des Paninis trop gras que nous consommons sur une terrasse. La chaleur écrasante contraste avec la température que nous avions vers 10h en haut de l’Iseran, l’eau des bidons au soleil va bientôt bouillir.
Nous repartons, le ventre lourd, dans la fournaise sur un faux plat descendant. Thierry a le vent de face et nous restons planquées derrière jusqu’au du Col du télégraphe. Le marche-pied du Galibier nous élèvera de 851 m sur 12km à 7%. Lorsque nous entamons la montée à Valloire, le soleil culmine, la moindre ombre est la bienvenue et justifie un petit écart. Au 7ème kilomètre, je suis victime d’un mirage : voyant une fontaine, je m'approche, bidon à la main, je pompe, je pompe tel un Shadok, pas une goutte. Lucie vient à mon aide, elle pompe elle pompe tel un Shadok, dans le vide. Thierry fait marche arrière aussi, il pompe, il pompe tel un Shadok, pour rien, et nous devons nous rendre à l’évidence, rien ne sert d’insister, il n’y a pas d’eau. Alors nous poursuivons notre ascension. Avec l'altitude, la chaleur se fait moins importante et finalement, en discutant, Valloire et le sommet du col à 1566 m arrivent rapidement.
Dans ce petit village, modèle de carte postale, nous trouvons des glaces artisanales et un très bon restaurant dont le sorbet au basilic restera gravé dans nos mémoires.
Bilan mitigé de la troisième journée
- 2 selfies pour prouver qu’on a bien monté les cols
- Une pause repas laissant à désirer,
- Une bonne glace pour remplacer la tarte à la myrtille.
- Un presque coup de soleil.